Le Dembatiguiya : une parentalité positive et décomplexée pour une vie de famille harmonieuse
- Dembatiguiya
- 28 avr. 2020
- 4 min de lecture
1. : le Dembaya du Mali d'aujourd'hui
Le dembaya constitue une unité élémentaire fondamentale de la vie en société dans le sens où elle permet une large part de la reproduction sociale. On peut définir la famille de différentes façons et par différents points de vue. Une famille est, par exemple, une communauté de personnes réunies par des liens de parenté. Elle est dotée d'une personnalité juridique, d'un nom, d'un domicile et d'un patrimoine commun, et créée entre ses membres une obligation de solidarité morale et matérielle, censée les protéger et favoriser leur développement social, physique et affectif.
Le dembaya d’aujourd’hui (la famille) se forme plus tard. L'âge moyen des demba au premier enfant frôle désormais les 26 ans et celui des denfa est de 29 ans. Elle compte de plus en plus souvent de deux ou trois enfants, mais le désir d'enfant demeure encore très fort. Au Mali, beaucoup de femmes âgées de 25 à 49 ans travaillent. Les mariages se font de plus en plus tard du fait des études et de la prise des premières fonctions dans le but de pouvoir subvenir aux besoins du dembaya. Plus, on constate que cette évolution semble stagner depuis ces 5 dernières années. Le dembaya est sans cesse en évolution, de même que les mœurs et les nombreuses lois qui encadrent le dembaya.
2. Le Dembatiguiya d’aujourd’hui : une parentalité positive et décomplexée pour une vie de famille harmonieuse
Le dembatiguiya (la parentalité ) est une richesse. Quel(le) demba ou denfa ne ressent pas cette joie immense qui est la gaieté ou l’amour d’un den ( enfant) ? Alors le dembatiguiya positif se définit par un comportement familial qui respecte l’intérêt supérieur de l’enfant et ses droits. Les parents qui s’engagent dans la voie de la parentalité positive respectent les droits de l’enfant en favorisant une éducation non violente. La parentalité positive n’est pas une parentalité permissive ou laxiste : elle donne le cadre et les règles dont l’enfant a besoin de manière à s’épanouir en sécurité et dans le respect des autres. Le concept de parentalité positive se fonde sur une série de principes fondamentaux : Une éducation affective et émotionnelle qui répond aux besoins affectifs des enfants (besoins d’amour, d’affection, de sécurité émotionnelle). Un cadre et des règles de vie qui visent à assurer la sécurité physique et la santé tout en conciliant respect de soi et respect des autres. Une reconnaissance en tant que personnes à part entière des enfants à travers une écoute empathique, un droit à l’expression émotionnelle et un amour inconditionnel. Une autonomisation progressive via des libertés et des droits qui permettent de renforcer chez les enfants le sentiment personnel de compétence et de pouvoir personnel. Une éducation non violente excluant tout châtiment corporel (fessée, gifle, isolement…) ou psychologiquement humiliant (chantage, menace, moquerie, privation, cris, mensonge…).
Finalement, le mot d’ordre est empathie : en cherchant sans cesse à se mettre à la place de son enfant, à l’écouter, à prendre en compte ses émotions et sentiments, on ne peut pas faire fausse route ! Et puis, c’est vraiment un effort qui en vaut la peine, puisque l’enfant aura plus de chances de se montrer empathique et bienveillant avec son entourage si on lui a donné le bon exemple. Et comment pourrait-on transmettre à son enfant le sens du respect si l’on ne le respecte pas soi-même ?
Nous l’avons déjà évoqué dans le point précédent : respecter l’enfant, c’est également respecter son rythme de développement, c’est-à-dire ne pas lui mettre de pression et ne pas chercher à accélérer les choses. Par contre, on veillera à lui offrir un environnement adapté pour ses apprentissages. C’est en s’informant sur le développement de l’enfant et en observant son propre enfant que l’on parviendra à l’accompagner au mieux. En cas de désaccord entre le parent et son enfant, l’approche traditionnelle de l’éducation les met en confrontation : à l’issue de ce que l’on peut appeler un conflit, il y aura un gagnant, et un perdant. L’approche positive propose au contraire de trouver des solutions gagnant-gagnant. Le den n’est pas contraint de se soumettre, il est invité à coopérer. Tout est fait pour qu’il comprenne le sens des règles qu’il doit suivre, et ce que leur respect implique positivement pour lui et les autres. Il est d’ailleurs impliqué au maximum dans la définition de ces règles. En cas de difficulté, l’adulte est à son écoute pour comprendre le problème et trouver avec lui une solution constructive qui leur convienne à tous les deux.
Pour conclure cet article, nos Dembatigui ,sachez que le dembatiguiya positif n’a rien à voir avec la permissivité, contrairement à ce que l’on entend si souvent ! Il ne s’agit en aucun cas de laisser l’enfant faire tout ce qu’il veut ! Il ne s’agit pas non plus de se manquer de respect à soi-même en tolérant des comportements qui nous posent problème. Des règles sont définies, des limites sont posées, mais ce sont les méthodes pour les enseigner et les faire respecter qui divergent totalement de l’approche traditionnelle. Appliquer la discipline positive, c’est être capable d’appliquer fermeté et bienveillance en simultané, c’est respecter l’enfant tout en se respectant soi-même.
A très bientôt pour un autre sujet !
Dembatiguiya Mali

Crédit photo: Adobeshop
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